Avec ou sans fautes ? Tout producteur de contenu s’est un jour posé la question devant des résultats de recherche de mots-clés intégrant des fautes de grammaire ou d’orthographe. En SEO, faut-il utiliser les termes tels que les tapent les internautes, ou les corriger au risque de se classer plus bas dans les pages de résultats ? Et d'ailleurs, faut-il privilégier le SEO au détriment de l'image de marque ? On a fait le point, et la réponse est étonnamment tranchée.
L’effet de cause à effet est logique, mais le cercle vicieux : les suggestions de mots-clés se basent sur les requêtes faites par les internautes aux moteurs de recherche. Or l’internaute est humain, il lui arrive de faire des fautes, sur certains mots plus que d’autres. Il y a les apostrophes manquantes, la lettre double oubliée, les mots tapés trop vite et les orthographes contre-intuitives, merci le français… ou les anglicismes. Il y a ceux qui veulent payer leur amande ou acheter une gauffre, ceux qui cherchent un nouveau pijama, ceux qui ont besoin de refaire leur caroserie, ceux qui veulent faire des études de medicine… et ne nous parlez pas des voitures Renaud ou des téléviseurs Phillips*.
Résultat ? Ces termes mal orthographiés finissent par atterrir en tête des mots-clés recommandés pour optimiser un contenu, eux aussi basés sur les requêtes les plus courantes. Rédacteurs, webmasters et producteurs de contenus web en tous genres se sont donc longtemps sentis poussés à la faute, littéralement, pour améliorer leur référencement dans les SERP (les pages de résultat des moteurs de recherche). Mais ça, c’était avant.
*Si vous avez passé le test, vous avez compris : amende, gaufre, pyjama, carrosserie, médecine… Renault ou Philips !
Très concrètement, dans la plupart des cas, la faute n’a pas de sens.
1 / Chez Google, les avancées de l’intelligence artificielle depuis l’arrivée de l’algorithme Colibri (ou Hummingbird, en anglais) ont largement enrichi les résultats de recherche. Ils prennent désormais en compte l’ensemble des textes d’un site web, avec leur champ sémantique et leur longue traîne, cherchant à comprendre le sens de la requête de l’internaute pour y répondre au mieux. Leur objectif est de répondre à ce que l’internaute pensait, plutôt qu’à ce qu’il a tapé. Peu importe, donc, que vous placiez dans vos textes le mot-clé mal orthographié tel qu’il l’écrit : si le reste du texte ne fournit pas de contenu judicieux par rapport à la requête, il a de fortes chances de rester mal classé.
2 / Autre détail, et de taille, la recherche Google corrige automatiquement bon nombre de fautes. Faites le test, si vous tapez « fote d'orthographe » dans la barre de recherche, vous verrez s’afficher « Résultats pour faute d'orthographe », suivie de l’option « Essayez avec l'orthographe fote d'orthographe ». Et soyons lucides, rares sont les internautes à cliquer sur la ligne du dessous, persuadés du bien-fondé de leur erreur.
3 / Enfin, sachez que ces fameux algorithmes se moquent des accents et des mots de liaisons, ils ne les prennent simplement pas en compte dans leurs calculs. Les lecteurs, si… et pour eux, lire un texte sans mots de liaisons peut s’avérer une expérience aussi complexe que désagréable. Pire, une typographie manquante peut parfois provoquer un contresens et perturber votre message. Les fautes du type « trouver médecin proximité » n’ont donc aucune utilité, mieux vaut écrire « trouver un médecin à proximité ».
Restent les cas où la faute est si courante qu’elle est effectivement traitée par Google avec ses propres pages de résultats de recherche. Précisons tout de même qu’ils sont de plus en plus rares, pour ne pas dire en voie de disparition. Le terme “caroserie”, par exemple, a longtemps fourni des résultats différents de “carrosserie”... mais la correction automatique a depuis pris le relais, réduisant à néant la pertinence des pages contenant la faute. Si votre recherche de mots-clés identifie des termes mal orthographiés, commencez par en vérifier vous-même la pertinence dans la recherche Google. Le moteur de recherche corrige automatiquement la faute ? Le sujet est réglé. Des résultats de recherche différents s’affichent ? Sur le principe, la requête incorrecte pourrait donc avoir un intérêt à être ciblée… mais non, la conclusion n’est pas si simple.
Officiellement, Google se moque de la façon dont vous écrivez. L’orthographe et la grammaire ne font pas partie des 200 critères de vérification utilisés pour estimer la pertinence d’une page. Une information maintes fois confirmée, notamment par l’ancien responsable de Google Webspam, Matt Cuts, sur la chaîne officielle YouTube dédiée aux webmasters Google.
Pour autant, certains jugent les bonnes pratiques recommandées par la firme contradictoires… et on les comprend, puisque le guide officiel du référencement naturel préconise de « rédiger un texte facile à lire », en évitant de « négliger la rédaction d'un texte et d’y laisser des fautes de grammaire et d'orthographe », ou « d’utiliser du contenu maladroit ou mal écrit. »
En clair, si l’orthographe n’a théoriquement pas d’impact, dans les faits, elle compte.L’importance de la qualité de rédaction a d’ailleurs été confirmée par Matt Cuts dans la même vidéo, révélant que les sites internet les mieux référencés affichent le meilleur niveau d’orthographe et de grammaire. À l’inverse, les sites comportant le plus grand nombre de fautes dans leurs contenus sont plus souvent mal référencés. Pourquoi ? L’hypothèse communément admise est celle de visites de meilleure qualité, un contenu à la hauteur générant probablement des sessions plus longues et un taux de rebond plus bas. Et un grand nombre de spécialistes estime que les futures évolutions des algorithmes Google continueront en ce sens, à savoir la qualité comme pilier du référencement SEO.
Le problème des mots-clés mal orthographiés est que leur usage répond à un seul et unique objectif, le SEO. Or le SEO ne fait pas, seul, la réputation d’une marque.
Techniquement, oui, insérer dans vos contenus des termes tels que les internautes les recherchent, faute incluse, peut permettre de vous placer à court terme sur des résultats de recherche. Les fautes ne pénaliseront pas votre PageRank. Problème réglé ? Loin de là. Réduire la présence de fautes d’orthographe ou de grammaire au simple score SEO serait oublier bien plus important : l’image de marque. Puisque travailler les SERP a théoriquement pour objectif d’améliorer la réputation d’une marque… ce que n’aident en rien des fautes bien en vue sur le site.
En clair, la réponse est non, ne faites pas de fautes ! La quasi-totalité des spécialistes envisageant les résultats à long terme vous déconseilleront la méthode. L’immense majorité des lecteurs y voit un manque de professionnalisme, de sérieux ou d’expertise, le genre de réputation difficile à effacer une fois installée. Ils sont moins susceptibles de rester sur votre site, d’y revenir ou de partager vos contenus, or le partage est à l’origine des fameux backlinks, essentiels à la popularité du site.
Maîtriser la langue de votre cible est un gage de fiabilité auquel les internautes sont sensibles, même ceux qui font des fautes dans leurs recherches. Négligez-le et toute l’expérience utilisateur en pâtit, avec un impact à long terme sur le score SEO et sur l’image de marque. Conclusion ? Ne sous-estimez pas vos lecteurs et respectez la langue, Google ne vous en tiendra pas rigueur et les internautes vous en remercieront.
Si vous souhaitez malgré tout intégrer quelques requêtes erronées dans vos contenus (insistons sur le « quelques »), il existe des méthodes douces. Autrement dit, des méthodes qui permettent de cacher la faute ou de l’intégrer correctement. 1 / Glissez le mot-clé à un endroit généralement invisible, comme dans la balise alt d’une image. Ce texte alternatif n’apparaîtra que si l’image ne s’affiche pas, mais sera pris en compte par les moteurs de recherche.2 / Intégrez-les dans les commentaires, si la page en contient. La tolérance est plus élevée pour des commentaires censément rédigés par des internautes que pour un contenu professionnel officiellement produit par une marque.3 / Faites confiance à un (bon) rédacteur. Avec un brin de malice, il peut jouer sur les mots pour intégrer un terme mal orthographié dans le corps du texte, de la façon la plus correcte qui soit. Par exemple ? « Eastpak, que certains persistent à appeler Eastpack, est la référence du… ». Ou « Incroyable mais vrai, carrosserie ne s’écrit pas caroserie, et le… ». Ou « Et pour ceux qui écrivent Armand Thierry avec deux R, sachez que la marque Armand Thiery ne vous en a jamais tenu rigueur… »Quelle que soit votre décision, évitez les fautes visibles. Certes, l’impact est plus fort sur les SERP lorsque les mots-clés sont placés dans les titres… mais il l’est aussi dans la mémoire des internautes, et le risque dépasse généralement les bénéfices. Pour la même raison, ne trichez pas en plaçant les fautes dans les url, elles aussi visibles !
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